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Bruno Bessadi arrive Chez Drakoo

23/12
 
 
Quelle est la genèse de L'Ogre Lion, votre première série comme auteur complet ?
 
Tout est parti d'un documentaire de National Geographic intitulé "Trois lions dans la nuit". Il a vraiment une patte particulière. J'y ai notamment appris que le lion mâle avait tendance à tuer les lionceaux, afin que les femelles soient à nouveau en chaleur. Ce documentaire a agi comme un déclic et m'a fourni le prétexte pour dessiner des lions, et imaginer ce que trois frères pourraient bien faire. Le premier frère du personnage principal apparaît à la fin de ce volume 1, et l'on comprend alors bien quel est son rôle. Pour l'autre, qui est très différent, presque rebelle, il faudra attendre le volume 2...
 

Est-ce également l'envie de dessiner des animaux qui vous a poussé à imaginer cette histoire ?

J'ai toujours aimé dessiner les animaux. Dans Zorn & Dirna, il y avait un ours et un renard, que j'adorais dessiner ! L'idée de faire une bande dessinée anthropomorphique m'a donc toujours hanté. En revanche, mis à part Blacksad, je ne suis pas forcément friand de ce genre de BD. Pour les animaux, mon influence vient principalement de Claire Wendling. Son
travail est exceptionnel ; il nourrit toujours mon dessin. Claire est une artiste de génie, une personne rare. L'Ogre Lion est un récit d'heroic fantasy.
 
 
Quel rapport entretenez-vous avec ce genre ?
 
Je reviens à mes premiers amours. Je suis un grand fan du film Conan le barbare, sorti en 1982. C'est, pour moi, une référence, qui a directement inspiré L'Ogre Lion. J'ai néanmoins adouci mon scénario après avoir revu Willow, de Ron Howard, qui est un film de fantasy, mais à destination d'un public familial. Mais Conan reste l'influence principale, y compris bien sûr les nouvelles et romans de Robert E. Howard. En bande dessinée, j'ai aussi été marqué par Légendes des contrées oubliées, de Chevalier et Ségur, qu'on m'a offert pour mes dix-huit ans ; ou encore La Quête de l'oiseau du temps, de Serge Le Tendre et Régis Loisel, et Terres d'ombre, de Christophe Gibelin et Benoît Springer. La série Thorgal de Van Hamme et Rosinski m’a aussi beaucoup inspiré, dont les 11 premiers tomes m'ont été offerts au Noël de mes 12 ans !
 
L'Ogre Lion est un projet que vous développez depuis plusieurs années. Quelles sont les raisons de cette longue maturation ?

J'ai présenté ce projet pour la première fois en 2008, après la sortie du 5e tome de Zorn & Dirna. C'est à Mourad Boudjellal (le créateur de Soleil) que je l'avais soumis à l'époque, mais il l'avait refusé, arguant du fait que la bande dessinée anthropomorphique ne se vendait pas. Les années ont passé, j'ai fait d'autres choses, mais j'ai tout de même réalisé quelques pages de dessin autour de cet univers dans un sketch book. Suite à cela, David Chauvel s'est montré intéressé par mon
idée. Il souhaitait m'associer à Herik Hanna, avec qui j'ai fait Bad Ass. Herik m'a proposé un scénario, mais cela ne me plaisait pas vraiment. Je voulais faire du Conan, et lui était parti sur du Game of Thrones. Finalement, nous avons laissé tomber. Il a ensuite développé un scénario pour une série à part entière, avec laquelle je n'ai pas de rapport direct. Plus tard, quand j'ai su qu'Arleston fondait sa propre structure éditoriale, j'ai décidé de tenter ma chance, car mon projet cadrait parfaitement avec ce qu'il souhaitait publier sous le label Drakoo. En plus, il connaît bien mon travail pour m'avoir prépublié plusieurs fois dans Lanfeust Mag... Mais il l'a refusé, ce qui m'a poussé à publier un art book en 2019, rassemblant des dessins réalisés à l'occasion du Inktober 2018. Pratiquement un an après, Arleston m'a rappelé pour me dire qu'il avait changé d'avis, et qu'il voulait publier mon histoire. Les planètes s'étaient alignées...
 
 
Vous ne souhaitiez initialement pas être à la fois le scénariste et le dessinateur de ce récit. Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis ?

Travailler avec un scénariste me procure un certain confort. C'est plus simple, car je peux me concentrer sur le dessin. C'est aussi une question de manque de confiance en soi qui fait qu'on ne franchit pas un cap. Pour autant, si elle s'est fait attendre, cette première expérience en tant qu'auteur complet se révèle pour l'instant très agréable. Je dessine mes idées. Je ne perds pas de temps à comprendre et interpréter les envies du scénariste. Même si j'ai dû énormément travailler par moments, ce premier tome de L'Ogre Lion est sans aucun doute la bande dessinée que j'ai dessinée le plus rapidement. J'étais à l'aise, je me sentais bien. J'ai aussi constaté que, contrairement au dessin, le scénario était une matière en mouvement perpétuel. Il suffit de changer un mot pour que tout soit remis en question... À ce niveau, Yann Valéani, mon camarade du Zarmatelier, m'a
beaucoup aidé. Il a été mon sparring-partner tout au long du processus d'écriture du scénario. Maintenant que ce premier
tome est bouclé, j'angoisse comme un fou, car si la série ne fonctionne pas, je ne pourrai pas me reposer sur le scénariste
pour dire que tout est de sa faute !

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