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Le Grimoire d'Elfie : Découvrez l'interview des auteurs !

26/10
Après la Bretagne et la Provence, le bus d’Elfie et ses sœurs prend la direction de l’Alsace pour les fêtes de fin d’année. L’occasion pour Audrey Alwett, Christophe Arleston et Mini Ludvin de plonger dans les contes et légendes de Noël, mais aussi d’aborder quelques couloirs sombres de l’Histoire, le temps d’un album mené tambour battant.
 
Pourquoi avoir choisi de planter le décor en Alsace pour ce troisième volume des aventures d’Elfie ?
Audrey Alwett : L’Alsace est tout simplement le meilleur endroit pour fêter Noël ! Par ailleurs, Noël a l’avantage de réunir fête de famille et magie, que l’on soit sorcière ou pas. Or, il y a deux ans, je me suis lancée dans une grande enquête sur les traditions familiales. C’était l’occasion de m’amuser à insérer certaines d’entre elles, comme le « cornichon de Noël ».
Christophe Arleston : C’est en Alsace que sont nés les marchés de Noël en France, et c’est la seule région de France où une boutique d’objets de Noël reste ouverte toute l’année. Par ailleurs, mon complice coloriste Claude Guth, qui habite là-bas, nous a fait visiter la région et nous a même trouvé la maison qui a servi de modèle pour la biscuiterie de Suzelle.
Mini Ludvin : Je ne connaissais pas cette région. J’avoue avoir pris peur quand j’ai réalisé le nombre de maisons à colombages à dessiner, la forêt et les nombreux bonshommes en pain d’épices qui courent partout !
 
Derrière la fête et les pâtisseries, vous abordez une dimension plus lourde avec la Seconde Guerre mondiale.
Christophe Arleston : La Seconde Guerre mondiale est inscrite dans l’ADN de l’Alsace. Nous avons voulu montrer que, malgré les déchirements du passé, la reconstruction et la réconciliation restent possibles.
Audrey Alwett : C’est aussi la touche de gravité qui vient enlever un peu de sucre à l’album. Même si la guerre reste effleurée sur quelques pages, nous avions envie d’aborder ce sujet qui, malheureusement, semble s’effacer dans l’esprit de certains.
 
Vous semblez très complémentaires. Comment vous organisez-vous ?
Christophe Arleston : Audrey porte les thématiques familiales. Je suis plus tourné vers les ressorts dramatiques, les ambiances et les problématiques historiques. En réalité, nous écrivons véritablement à quatre mains et souvent, on ne sait même plus de qui viennent les idées à la fin ! Ludivine apporte énormément à cet univers par son graphisme nourri au studio Ghibli. Par moment, je ressens vraiment un « combo magique » entre nous. Et j’ose croire que le public ne s’y trompe pas. Audrey Alwett : Comme Ludivine se taille la part du lion avec 78 planches à dessiner par an, on essaye de l’aider du mieux que l’on peut. On a fait le voyage en Alsace et on lui fournit des photos. Et, de son côté, Ludivine n’hésite pas à nous faire part de ses envies ou de ses réticences...
Mini Ludvin : Je suis arrivée assez timide sur cette série, car j’étais débutante en BD - je viens du monde du dessin animé. Christophe et Audrey ont su me mettre à l’aise pour notamment injecter mes idées dans le dessin. Je me sens toujours encouragée. Le rythme est parfois éreintant, mais dessiner ces petits gâteaux façon Gremlins fut parfois jouissif !
 
Justement, ce volume est bourré de références. Lequel de vous trois en est à l’origine ?
Christophe Arleston : Audrey est incollable en contes et légendes. Je suis plus branché Gremlins ! Audrey Alwett : Le bonhomme de pain d’épices vient de la tradition de la Saint-Nicolas et d’un conte pour enfants dans lequel ce gâteau prend vie à la manière de Roule Galette. Le tour de magie qui dégénère fait aussi référence à L’Apprenti Sorcier de Goethe et, bien entendu, la maison en pâtisserie de la sorcière à Hansel et Gretel, des frères Grimm.
Mini Ludvin : Quand ma mère me lisait des contes, j’avoue que je préférais admirer les illustrations ! J’ai beaucoup pensé à Kiki la petite sorcière de Hayao Miyazaki en dessinant l’envol d’Elfie sur son balai. C’est le cœur de ma culture.
 
Avez-vous déjà des idées pour le volume 4 d’Elfie ?
Christophe Arleston : Après cet album très dense, un peu de repos peut être nécessaire. Elfie va donc partir en Ariège, dans les montagnes. On pourra y croiser un ours et des grottes préhistoriques. Pour l’instant, nous en sommes au stade où chacun pose ses ingrédients sur la table et où nous nous demandons ce que nous allons mettre dans la marmite. Le danger, c’est que nous rajoutons toujours des condiments à mesure que nous cuisinons !
Mini Ludvin : Il y aura plus de nature et moins d’architecture, ce sera plus simple à dessiner. Sans la problématique de perspective, je vais pouvoir me permettre une plus grande liberté graphique. Je compte sur Audrey et Christophe pour que cela soit plus reposant !
Audrey Alwett : On a vraiment épuisé Ludivine sur ce tome entre les centaines de maisons à colombages et les bonshommes en pain d’épices, les vignes en hiver… C’était un boulot de titan. Christophe et moi aimons les histoires très riches, et je ne supporte pas les auteurs radins. La difficulté ne consiste pas à trouver des idées, mais de les ordonner pour que l’histoire ait de l’allure. Pour le tome 4, nous avons déjà rajouté quelques moutons à l’ours, et Ludivine nous a dit qu’elle était dingue de tricot. Les moutons et la laine, ça va bien ensemble, non ?

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