Lorsqu’elle déniche une formule censée permettre aux humains et à leurs ennemis les Bêtes de communiquer, elle se retrouve changée en Goupile, et chassée du château !

 

Ballonnée entre ennemis tous plus butés les uns que les autres, elle s’improvise émissaire, mais les choses se compliquent lorsque se réveille le Houéran, géant barbu au fessier cornu, qui apprécie peu que sa forêt se transforme en champ de bataille.

 

 

 

 

 Isabelle BAUTHIAN — Pour autant que je m’en souvienne, Léonarde est la première histoire un peu solide que j’ai inventée. J’y jouais enfant avec mes cousins et cousines lorsque nous venions dans les Vosges d’où est originaire ma famille maternelle et où je vis désormais. À l’époque, il y avait déjà la plupart des personnages, même s’ils n’avaient pas tous le même nom que la version actuelle. 

Isabelle BAUTHIAN — On se connaît bien maintenant avec Anne-Catherine. Quand elle m’a demandé si j’avais un scénario pour elle, j’ai tout de suite pensé à cette histoire car elle a deux grands talents  : les expressions et les animaux. En plus, même dans nos projets précédents bien plus sérieux, elle savait sublimer mes petites touches d’humour. 

 

Anne-Catherine OTT — De mon côté, j’avais envie d’une histoire avec plus de nature. Même si je ne suis pas des Vosges, je viens du Bas-Rhin, une région un peu similaire en termes d’environnement. J’aimais beaucoup l’aspect comédie déjà présent à l’origine, mais qui s’est vraiment armé sous l’impulsion de Christophe Arleston, mon éditeur. Donner corps à tous ces personnages, en particulier le duo Ranoche/Léonarde était super. Et avec cet album, j’ai pu pour la première fois mettre en scène une fratrie, un plaisir pour moi qui suis la benjamine de trois sœurs. 

 

Isabelle BAUTHIAN — À l’origine, sans doute les dessins animés d’aventure de mon enfance, comme She-Ra... mais surtout les forêts vosgiennes ! 

 

Anne-Catherine OTT — Mes influences sont un peu dures à lister et pas forcément dans les grands classiques franco-belges. Mais durant la réalisation de l’album, j’ai relu Astérix et Les Schtroumpfs avec mon cadet. Je les avais à l’esprit quand je recherchais la synthèse et la clarté dans mes pages : dans des styles différents Peyo et Uderzo étaient très forts pour ça. 

 

Anne-Catherine OTT — J’ai étudié le dessin animé à Angoulême, mais dès que j’ai pu faire de la BD j’ai continué car c’était mon rêve de gosse. Tous les dessinateurs et dessinatrices ont leur marote et la mienne, qui doit me rester de mon bref passage dans l’animation, c’est clairement l’acting, le rendu de l’émotion. Techniquement, je travaille en numérique sur une Cintiq. Après, mon trait évolue en fonction du projet (et de mes progrès). Sur Léonarde par exemple, mon encrage a gagné en épaisseur pour mieux coller au côté cartoon du dessin. 

 

Isabelle BAUTHIAN — Ça m’a plu d’écrire pour la tranche d’âge de mes enfants et de leur partager un univers auquel je jouais petite. J’ai aussi aimé casser certains clichés via les personnages.

Son frère Ogier est un intello discret mais aussi un véritable chevalier... Quelles que soient vos qualités, vous pouvez être le héros de l’histoire ! 

 

Anne-Catherine OTT — Oui, il n’y a pas de hiérarchisation des qualités : tous les personnages sont complémentaires ! Et puis, c’est le premier de mes livres que mes enfants pourront ouvrir sans que je m’inquiète ! Durant l’avancée, j’ai réalisé que j’étais vraiment contente de faire de la jeunesse. Car en plus de pouvoir explorer la comédie, j’ai très hâte de rencontrer nos lecteurs et lectrices. Pour l’avoir constaté chez mes collègues : les enfants sont en e et un super public ! S’ils aiment, ils aiment vraiment et le disent sans fard. J’espère qu’ils prendront beaucoup de plaisir à lire cet album, car j’ai eu beaucoup de plaisir à le faire.